Coup de froid en conseil municipal : Stop aux injures !

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Lors du dernier conseil municipal, ce mercredi 5 octobre, un débat est né d’une question orale que le président du groupe Vitry en Mieux, Frédéric Bourdon, a posée au Maire au sujet des expulsions locatives.  Cette question orale, que vous trouverez en fin d’article, s’appuyait sur le cas particulier d’une femme et ses deux enfants non relogés suite à une expulsion par l’OPH. Le débat était nourri et respectueux quand un conseiller municipal a injurié Frédéric Bourdon. Celui-ci a demandé vivement qu’il retire ses propos, et le Maire a invité au calme et ne pas utiliser de propos déplacés. Suite à cet incident inacceptable, le président du groupe Vitry en mieux a adressé un courrier au président du groupe communiste, républicain et citoyen, que nous publions ici.

 

Monsieur le Président de groupe, Cher Djamel

 

 

Il s’est passé au conseil municipal de mercredi, de notre point de vue, un événement grave et inacceptable. J’espère que toi et ton groupe partagez cet avis. Voici le rappel des faits.

J’ai déposé une question orale au Maire concernant l’engagement de la municipalité à reloger les habitants victimes d’expulsions locatives. Mon propos s’appuyait sur le cas particulier d’une famille expulsée par l’OPH début septembre, et je demandais que cette situation soit traitée au mieux.  En tant que Maire-adjoint tu m’as répondu de manière argumentée et respectueuse. Mais cette réponse ne me satisfaisant pas dans son ensemble j’ai demandé à ce qu’on m’éclaire sur la solution de relogement que pouvait proposer la mairie. Bien que son argumentation ne me convainque pas, le Maire a répondu à son tour de manière calme et respectueuse. C’est à ce moment qu’un des membres de votre groupe s’est écrié en ma direction « charognard ». J’ai demandé qu’il retire ses propos, en vain. Le fait est, que cette personne est coutumière du maniement de l’invective et de l’insulte.

Nous avons eu l’occasion de dire que nous soutenions l’arrêté municipal pour éviter les expulsions. Mais peut-on dire que les militants s’étant opposé depuis des décennies aux expulsions, y compris physiquement, sont aussi des charognards ? Votre collègue peut-il reprocher à ses camarades de Villejuif qui déposent un vœu contre les expulsions locatives en prenant appui sur l’exemple d’une jeune femme avec des enfants, qu’ils sont eux aussi des charognards ou qu’ils sont indignes, comme l’ont prétendu deux autres membres de votre groupe à mon égard ?

Pour nous c’est une atteinte grave à la démocratie, car cela a pour effet d’empêcher le débat de se produire librement, à l’esprit républicain et à la fraternité qui devrait être une valeur commune entre militants de gauche. Nous avons entre nos deux groupes politiques, et c’est bien normal, des divergences ou des différences d’approches. Elles touchent, on le sait bien, à l’urbanisme, à l’aménagement, aux circulations douces, à la place du petit commerce, à la gestion des déchets et de l’eau, à la démocratie. Je dois te dire que vous nous donnez parfois l’impression que vous considérez ces différences non comme une source de richesse et d’intelligence collective pour améliorer le bien commun, mais plutôt comme une gêne et un inconvénient.

A plusieurs reprises ces derniers mois, le Maire Jean-Claude Kennedy a dit qu’il souhaitait nous accueillir dans sa majorité. Il est évident que cela ne serait possible que s’il y avait des évolutions dans le politique municipale. En effet, nous avons été élus sur deux programmes différents et on ne peut ignorer que votre liste n’ait obtenu qu’une majorité relative dans les urnes. Le rassemblement majoritaire à gauche suppose des évolutions politiques. Mais une chose est sûre, tout rapprochement ne peut être possible que s’il y a un respect intégral de part et d’autre de ces différences. Pour nous, tu le comprendras, ceci ne peut être envisagé si des membres de votre groupe portent atteinte ostensiblement à cette règle. Aussi je souhaite, au nom de notre groupe, que tu nous donnes l’assurance qu’il en sera bien ainsi à l’avenir et que vous n’accepterez plus de tels dérapages.

 

Conformément à nos règles de fonctionnement, j’informe à ce jour les membres de la Fabrique Vitry en mieux de ce qui s’est passé mercredi et de ma démarche vis-à-vis du groupe communiste.

 

Veuille agréer, cher collègue et président de groupe, l’expression de mes sincères salutations citoyennes.

 

QUESTION ORALE

 

Monsieur le Maire,

 

 

 

Avec l’arrivée du printemps annonçant la fin de la trêve hivernale et la reprise des expulsions locatives à partir du 15 mars, la ville prend un arrêté contre toute expulsion sans relogement à l’encontre d’un locataire d’un local à usage d’habitation au seul motif du défaut de paiement des loyers, charges locatives en raison de difficultés économiques et sociales.

 

Nous sommes d’accord avec vous sur ce principe, l’expulsion d’un logement étant un acte inhumain et moyenâgeux et le fait de disposer d’un toit dans des conditions décentes étant un droit fondamental et un besoin primaire.

 

Comme elle a pu le proclamer encore dernièrement dans le mensuel, il s’agit d’une bataille historique portée par la municipalité. Pourtant, pour les mêmes motifs invoqués dans l’arrêté, les bailleurs sociaux tels que la Semise ou l’OPH, expulsent des familles sans solutions de relogement.

 

Ce fut le cas au début du mois de septembre pour une famille composée d’une femme seule élevant ses deux enfants mineurs, scolarisés à Vitry. Cette famille était en voie de solder sa dette à l’OPH, le bailleur était en parfaite connaissance de la situation. Pourtant l’expulsion a eu lieu, provoquant la déscolarisation des enfants et la mise à la rue de la famille. Aujourd’hui cette famille cherche, comme elle le peut à trouver des solutions de vie décente. Mais en vain. Aucune solution de relogement n’a été proposée à cette famille par l’OPH, son président estimant que ce n’est pas au bailleur de s’en occuper, que l’arrêté pris par le Maire est discutable face à la réalité des situations de quelques familles en défaut de paiement. Pendant ce temps-là une famille est sans toit et dans le désarroi le plus complet, des enfants victimes du traumatisme causé par l’expulsion.

 

Il y a donc à notre sens une opposition entre l’arrêté que vous avez signé, Monsieur le Maire, et la politique réalisée par l’OPH via son président, ou celle des bailleurs sociaux de la ville en général. Pouvez-vous nous éclairer sur cet antagonisme et nous dire clairement qu’elle est votre position à ce sujet ?

 

D’autre part, relativement à la situation d’expulsion sur nous avons cité, la ville peut-elle s’engager à mettre tout ce qui est en son pouvoir afin de trouver une solution de relogement ?

 

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