ZAC Seine Gare Vitry

HIer soir ( mardi 24 février) une trentaine d’habitants du Port à L’Anglais ont répondu à l’invitation de Frédéric Bourdon, Président du groupe Vitry en Mieux au Conseil Municipal pour s’informer, donner leur avis au sujet de ZAC Vitry Gare et du nouveau collège du Port à l’Anglais. Discussion studieuse. Parmi les sujets et préoccupations des habitants, l’implantation des commerces, les circulations douces et notamment pour les vélos, la protection des collégiens, le manque de vie dans le quartier, le manque d’anticipation des équipements…..

Si-dessous la contribution de Jean-Claude Pierre en ouverture de soirée.

La concertation publique est ouverte, en mairie vous pouvez faire vos remarques dans le registre

Une réunion publique de concertation (L-300-2 code de l’urbanisme) Mairie / EPAORSA s’est tenue le 23 janvier 2015 pour la ZAC Seine Gare Vitry, ZAC Etat créée par le Préfet du Val de Marne en juin 2012.

Les études menées entraînent une évolution de la programmation

« L’ajustement de la programmation » oblige une concertation réglementaire.

La programmation est présentée comme « un peu modifiée », la part du logement progresse à 66% des surfaces de plancher, la part des activités économiques régresse à 29% ! Nous y reviendrons.

La réunion du 23.01.2015 ouvre cette concertation qui sera close le 7 mai. 2 registres sont ouverts en Mairie et à l’EPAORSA, le power point est disponible sur chacun des sites.

L’OIN Orly Rungis Seine Amont créée en 2007 s’étend sur 12 communes et a pour mission n°1 de construire 60.000 logements.

Ce territoire est aménagé par un établissement public d’Etat créé pour la circonstance : EPA ORSA. Son conseil d’administration est composé de 8 représentants de l’Etat et de 18 des collectivités territoriales parmi lesquels est élu le Président (L.Garnier) mais ses pouvoirs restent limités par rapport aux attributions du directeur, haut fonctionnaire nommé par arrêté ministériel. Les compétences municipales de création de ZAC et de PC remontent au Préfet.

Lors de son discours à Créteil en octobre 2014, le premier ministre a annoncé le regroupement de plusieurs OIN, dont ORSA, sous l’égide de l’Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne ce qui devrait entraîner une évolution de la gouvernance.

Les ARDOINES à Vitry constituent le cœur de l’OIN de 300ha correspondant à la zone d’activités soit ¼ du territoire communal. Il doit s’y construire 12.000 logements. Il s’agit d’une opération francilienne majeure, une des + grandes opérations de développement métropolitain en France !

L’opération est décomposée en 3 secteurs, ZAC Seine Gare Vitry de 39ha, la partie centrale des Ardoines et la ZAC Gare Ardoines de 49ha . Ces territoires comportent 400 entreprises employant 9000 personnes.

Elle envisage ou accompagne la démolition reconstruction de la centrale EDF, la restructuration des emprises et ateliers ferroviaires, le départ des dépôts d’essence.

Elle s’appuie sur le métro 15, un nouveau franchissement de Seine, le TZen 5.

Les 2 ZAC constituent le « 1er temps » et prévoient 5.000 logements et 500.000m² d’activités

La ZAC Seine Gare Vitry est au sud du quartier du Port à l’Anglais, séparée par une zone logistique.

Une première phase de réalisation est prévue d’ici 2022. Elle correspond aux emprises foncières maîtrisées par le public. Les autres terrains restent classées en zones d’activités au PLU : une révision du PLU prévue en 2016     sera nécessaire pour modifier leur constructibilité.

Le projet architectural comporte des bâtiments moins élevés que ceux initialement envisagés et permis par le PLU. Il se limite à 15 niveaux, probablement en raison de la difficulté de financer et commercialiser des IGH en zone inondable. Pour autant il apparaît très dense !

Cette réduction du nombre d’étages et des perspectives médiocres de commercialisation de bureaux amènent une réduction sensible des surfaces construites prévues. Toutefois la présentation faite semble erronée, les surfaces initiales étant en SHON, les nouvelles en surface de plancher, conformément à la nouvelle réglementation, ce qui donne un bonus d’environ 10%, surtout pour le logement et les équipements.

Si le projet d’activités est réduit de moitié, celui de logements ne l’est que de 4 à 5%. La ZAC devrait donc bien construire 4000 logements mais se limiter à 3000 / 4000 emplois, soit un gain de l’ordre de 1500 à 2000 par rapport à l’existant. Dans la première phase seraient construits 2000 logements alors qu’il y aura peu d’emplois supplémentaires compte tenu des pertes liées au départ actuel des entreprises et l’imprécision de la programmation des activités et bureaux.. Nous sommes bien loin des 165.000m² d’activités en 1ère phase sur lesquelles s’engage le Contrat de Développement des Grandes Ardoines signé entre toutes les parties le 20.12.2013, et fixant l’objectif d’1 emploi par actif !

Le projet mis en concertation n’est pas conforme aux engagements pris en matière d’emploi.

Le programme des équipements (élément obligatoire d’un dossier de ZAC) n’est pas fourni.

Du document présenté et des réponses données en réunion nous retenons :

  • un collège avec gymnase, celui-ci étant mis à disposition de la ville autant que possible.
  • Un groupe scolaire avec gymnase en première phase.
  • Un groupe scolaire avec gymnase en seconde phase suivant l’évolution des besoins.
  • Une crèche
  • Une « médiathèque »,
  • Un square
  • Un parc des bords de Seine.

10 à 12000 nouveaux habitants, un quartier du Port à l’Anglais approchant les 20.000 habitants, avec 2 squares de 5.000m², un « parc des bords de Seine » équivalent à l’actuel, mieux aménagé, mais toujours au delà d’une route très fréquentée, aucun équipement sportif extérieur, aucune référence à une mairie annexe, un bureau de poste, un bureau grandes lignes SNCF, un poste de police….. Des équipements au rabais ? Financés par qui ? Une ZAC doit financer les équipements nécessaires aux habitants nouveaux : pourquoi dans un récent journal municipal le maire s’inquiétait de ne pouvoir réaliser le groupe scolaire si l’Etat n’en finançait pas 40% ? Les équipements seraient-ils à la charge du budget municipal , donc des contributions des habitants ?

Et quelles ressources financeront la gestion ? Une hausse de la fiscalité locale comme dans la plupart des territoires d’OIN ?

Et que dire des commerces réduits à une portion congrue de 5.000m², éparpillés entre la gare, la rue B.Albrecht et l’avenue ALLENDE. A peine de quoi couvrir les besoins d’immédiate proximité, alors qu’un besoin criant existe déjà.

Peut-on développer des activités, notamment tertiaires, sans un minimum de services, de commerces et d’équipements ?

Peu d’activités, des équipements réduits, un commerce insuffisant, le manque d’espaces verts et d’équipements sportifs, n’y a t il pas là les ingrédients de quartiers en difficultés ?

Le projet s’attache à lutter contre les inondations. Installer 4.000 logements nouveaux dans une zone inondable pose quelques soucis. Alors une solution est projetée : surélever certaines voiries au dessus de la cote de crue de 1910 pour faciliter l’évacuation des populations et secourir ceux qui resteront. Les ponts étant au dessus de la cote d’inondation comme certains terrains précédemment remblayés (EDF), l’idée est de construire depuis le quartier Balzac une chaussée surélevée qui formera un axe sud nord jusqu’à Allende qui sera rehaussée et une voie nouvelle le long des voies ferrées jusqu’à la gare. (P.21à 24)

Deux voies piétonnes surélevées pénétreront la ZAC Seine Gare Vitry. De même une dalle sera édifiée sur la cour de la gare (au niveau de l’égout du toit de Gare au Théâtre).

L’efficacité de ce dispositif coûteux à l’investissement comme à l’entretien prête à réflexion. D’autant qu’il peut s’avérer source de nuisances comme tous les dispositifs de dalle.

Le PPRI obligeant à compenser tous les volumes construits et remblayés par des vides équivalents, aucune précision n’est donnée quant à ces compensations. Au vu de réalisations récentes comme les « Docks » on peut s’interroger quant au respect de cette règle.

Aucune étude n’est fournie sur les conséquences dans les autres zones. Il est à craindre que ces digues et remblais ne viennent perturber et entraînent des conséquences fâcheuses pour les quartiers de la plaine de Vitry et du Port à l’Anglais.

Il est important que chacun fasse part de ses observations sur les registres de la consultation. Il n’y en aura pas d’autre. Les enquêtes publiques à venir se prêteront moins à des remises en cause des projets trop engagés à l’époque.

Ce d’autant plus que le changement de pilotage de l’opération annoncée par le 1er ministre peut s’avérer un moment de meilleure écoute.

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