Réponses de candidats aux questions du speed dating

La Fabrique organisait, mardi 6 juin un speed dating électoral. Des candidats FI, EELV, MRC, AE, LR-UDI et autonomes ont répondu favorablement à notre invitation. Nous leur avions proposé de publier leurs réponses sur notre site. Voici celles qui nous sont parvenues.

 

Martine Lachaud, 9ème circonscription du Val-de-Marne

Mathilde Panot, 10ème circonscription du Val-de-Marne

candidates de la France insoumise 

1. Les scientifiques alertent sur le danger mortel des pesticides et du diesel. Êtes-vous pour interdire dans les 2 ans les aliments contenant des pesticides dans nos cantines scolaires ? Et pour la suppression du diesel ?

La France insoumise s’engage à porter à l’Assemblée nationale l’interdiction immédiate des pesticides les plus dangereux pour la santé humaine et pour l’environnement notamment les néonicotinoïdes et les herbicides à base de glyphosate, les OGM et OGM “cachés”, ainsi qu’à interdire le dépôt de brevet sur le vivant.

Nous proposons également la diminution progressive des apports maximum autorisés d’intrants chimiques (pesticides et engrais). Nous nous engageons donc pour des cantines scolaires gratuites, et en général pour les restaurations collectives, 100% bio d’ici 5 ans, et issues de filières de proximité.

Quant au diesel, c’est toute la mobilité individuelle que nous voulons repenser. Nous proposons donc :

  • d’organiser un plan de sortie rapide du diesel en ville ;
  • de supprimer progressivement les avantages fiscaux liés au diesel pour les flottes d’entreprises ;
  • de développer le ferroutage (en effet, un train de fret de 35 wagons peut transporter autant que 55 camions de 32 tonnes) ;
  • de développer les transports en commun et de les rendre gratuits pour les moins de 18 ans et les chômeur•euse•s.

2. Les études de l’Ademe sur la réduction des déchets signalent une surcapacité des incinérateurs. Êtes-vous pour ou contre la construction d’un nouvel incinérateur à Ivry ?

La France insoumise se positionne contre le projet de reconstruction d’incinérateur à Ivry- sur-Seine. La question du traitement des déchets et des ordures ménagères est en effet intrinsèquement liée à celle de l’urgence écologique.

Nous militons pour l’inscription dans la constitution de la Règle verte, qui consiste à ne pas prélever plus à la Terre que ce qu’elle peut régénérer en ressources renouvelables sur une année, ainsi qu’à ne pas produire plus de déchets que ce que la Terre peut absorber. Le projet de nouvel incinérateur nous paraît donc incompatible avec une politique écologiquement responsable et pose des questions d’ordre démocratiques certaines car le premier vote négatif du conseil municipal a été remis en cause par un second vote. Ainsi nous nous engageons autour de la démarche zéro déchets et du scénario alternatif porté par le collectif 3R (réduire, réutiliser, recycler).

En tant que députées, nous porterons à l’assemblée le projet d’en finir avec les décharges et les incinérateurs et ce en :
1. Renforçant les normes d’écoconception afin d’accroître la part :

– des matériaux recyclés intégrés dans le bâtiment et les chaînes de production industrielles ;

– des matériaux recyclables dans les nouveaux produits finis.

2. Rendant obligatoire  le  tri  sélectif  pour  les  ménages  comme  pour  l’ensemble  des collectivités (entreprises, hôpitaux, établissements scolaires, administrations  publiques, associations, etc.).

D’autant que l’économie circulaire créé des emplois :

  • 1 emploi nécessaire pour 10 000 tonnes de déchets en décharge
  • 3 emplois nécessaires pour 10 000 tonnes de déchets incinérés
  • 30 emplois nécessaires pour 10 000 tonnes de déchets en recyclage
  • 300 emplois nécessaires pour 10 000 tonnes de déchets en circuit de réémploi.

3. La loi permet aux élus de décider que notre ville sorte du SEDIF et se dégage en 4 ans du contrat avec Veolia ce qui permettrait une baisse du prix de l’eau. Etes-vous pour ou contre ?

Nous sommes pour la fin du contrat avec Veolia, et pour une gestion publique de l’eau. Nous voulons inscrire l’eau comme un bien commun dans la Constitution et donc comme un bien qui ne puisse être commercialisé.

La gestion privée est :

  • antidémocratique car les citoyens ne peuvent pas sanctionner ces contrats par leurs votes car il y a des clauses de ruptures très onéreuses et de plus les contrats sont sous le secret commercial ;
  • productrice de moins bons services aux usagers et plus chère (l’eau à Berlin avant le passage en régie publique de l’eau était 8% plus chère). Par ailleurs, la gestion privée sert la rentabilité à court terme (en 2015, le PDG de Veolia s’est rémunéré 1,3 million d’euros tout en licenciant 15% des effectifs salariés) ;
  • anti-écologique : aujourd’hui 1 litre sur 5 n’arrive pas au robinet du fait du mauvais état des canalisations. La gestion privée ne prend pas en compte l’intérêt général.

Nous nous engageons à porter :

  • la gratuité des premiers m3 d’eau nécessaires à une vie digne avec une tarification progressive ;
  • l’inscription de l’eau comme bien commun avec des gestions publiques de l’eau.

4. Après Tchernobyl et Fukushima, le nucléaire s’avère une source de risques en France aussi. Êtes-vous pour ou contre la sortie du nucléaire. Comment envisagez-vous la production d’énergie renouvelable en local ? 

En termes de nucléaire nous nous basons sur le scénario Negawatt, ce qui implique une sortie totale du nucléaire dès 2050 et 100% d’énergies renouvelables à cette échéance. L’énergie est un bien commun, et il est nécessaire d’organiser cette bifurcation vers le renouvelable par la planification écologique et donc la mise en place d’un schéma énergétique à la fois national, régional et local. Ce schéma se base sur une forte délocalisation (nécessaire pour la mise en place des énergies renouvelables) : territoire par territoire, les politiques énergétiques seront décidées et suivront le cadre le plus adapté au contexte local, qu’il soit éolien, marin, thermique, etc.

5. De nombreux experts montrent l’inutilité d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des Landes. Êtes-vous pour ou contre sa construction ?

Nous sommes contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tant pour des raisons écologiques que démocratiques.

D’une part, l’aéroport de Nantes n’est absolument pas saturé, le projet d’aéroport ne répond donc pas à un besoin véritable. Par ailleurs, il est totalement irresponsable de continuer le développement du transport aérien pour des questions écologiques, notamment lorsque ce développement implique la destruction de 1600 hectares de bocage classé en partie zone d’intérêt écologique.

La construction de l’aéroport pose également des questions démocratiques. L’ancien préfet de Loire-Atlantique et de la région Pays-de-la-Loire Bernard Hagelsteen pilotait le projet entre 2007 et 2009. Il travaille aujourd’hui chez Vinci Autoroutes, le concessionnaire en charge du projet d’aéroport. Cette situation pose de façon claire la problématique du conflit d’intérêt et donc par-là même la question démocratique également.

6. Certaines banques pratiquent l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux, ou le financement de la colonisation en Palestine. Etes-vous pour que la municipalité cesse toute relation avec ces banques ? 

Nous sommes les seuls à proposer un véritable projet de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

Dans notre programme l’Avenir en Commun, qui est celui que nous défendons en tant que candidates insoumises, nous proposons d’interdire aux banques françaises toute activité dans les paradis fiscaux en retirant les licences bancaires des établissements récalcitrants. En termes diplomatiques, nous proposons également d’agir contre l’évasion fiscale à échelle internationale en organisant le blocus des paradis fiscaux. Nous sommes donc naturellement pour que la municipalité cesse ses relations avec les banques pratiquant l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux.

7. E. Macron veut réformer le droit du travail, permettant aux entreprises de déroger aux accords de branche, plafonnant les indemnités prud’homales en cas de licenciement. Etes-vous pour ou contre ? 

Notre projet politique tel que présenté dans l’Avenir en Commun prévoit d’abroger la loi El Khomri ainsi que toutes les dispositions qui permettent aux accords d’entreprise et de branche de déroger aux règles plus favorables prévues dans la loi. Nous voulons rétablir le principe de faveur à tous les niveaux, et sommes donc bien évidemment contre la réforme du droit du travail prévue par Emmanuel Macron permettant aux entreprises de plafonner les indemnités prud’homales en cas de licenciement. Notre projet politique implique de protéger les salarié•e•s par le rétablissement de la hiérarchie des normes, l’éradication de la précarité, la création d’une sécurité sociale professionnelle, l’interdiction des licenciements boursiers, etc.

8 L’OIN des Ardoines transformera notre ville ces 30 prochaines années. Etes-vous pour que l’Etat s’engage plus financièrement pour atteindre 1 emploi par logement, et délocaliser le dépôt pétrolier ? Quel développement défendez-vous dans cette zone polluée et inondable ? 

Nous voulons repenser l’urbanisme pour mettre fin à l’existence de bassins d’emploi d’une part et logements de l’autre, avec pour conséquence des millions de personnes qui font des trajets quotidiens d’une heure ou plus. Ainsi nous voulons arrêter l’étalement urbain en incitant au rapprochement entre bassins de vie et bassins d’emploi. Vitry-sur-Seine étant déficitaire en nombre d’emplois par rapport aux actif•ve•s, nous défendons un engagement financier de l’État pour atteindre non pas 1 mais 2 emplois par logement. Nous défendons donc avant tout une dépollution des sols et un projet construit avec les citoyen•ne•s via des conseils citoyens de territoire qui inversent la logique des métropoles et de la compétition entre territoires.

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Marie ANDRIA
Conseillère Municipale LR Ivry-sur-Seine
Candidate aux Législatives LR/UDI 10ème circonscription

1. Sur les dangers des pesticides, le bio dans l’alimentation et le diesel

Il convient de tendre vers le 100% bio dans les écoles mais également vers les produits de saison et local.

C’est un tout et il ne convient pas seulement de se focaliser sur le bio. Cet objectif doit se faire aussi au meilleur prix car il vaut mieux un enfant qui mange non bio qu’un enfant qui ne mange pas du tout.

Concernant le diesel, pas d’interdiction systématique mais une incitation à remplacer la voiture diesel par une essence afin de ne pas pénaliser les personnes qui n’ont pas la possibilité de changer de véhicule du jour au lendemain ou qui n’ont pas d’autres moyens de se déplacer.

2. Sur l’incinérateur

Notre groupe à Ivry s’est exprimé lors du conseil municipal de janvier. Il est aujourd’hui trop tard pour revenir sur ce projet et surtout inconscient de reposer la question car l’usine actuelle est plus qu’à bout de souffle et elle doit être remplacée. L’usine, tel qu’il est prévu de la construire, intègre déjà de nombreuses avancées et notamment l’abandon de la méthanisation.

3. Sur la sortie ou non du SEDIF

Le SEDIF est un syndicat qui a fait ses preuves en matière de mutualisation et d’optimisation. Le SEDIF garantit une sécurité sanitaire et technique, un équilibre financier et permet des investissements innovants pour l’avenir. Sortir du SEDIF est à contre-courant des modèles de mutualisation qui se développe et entrainera une explosions des coûts en raison du repli sur soi.

4. La sortie du nucléaire

A l’image des carburants, à l’avenir, il cohabitera à l’avenir avec plusieurs types de production d’énergie. La sortie du nucléaire ne doit pas constituer l’alpha et l’oméga des questions environnementales. Il convient avant tout de poursuivre la recherche en matière d’énergie renouvelable afin de ne pas mettre en péril l’indépendance énergétique de la France.

5. Sur l’aéroport de NDDL (la question du local, on en parle)

Un référendum local s’est tenue sur la question faisant ressortir un avis favorable à la construction d’un nouvel aéroport. Il convient de respecter ce choix local. Pour autant, ce nouvel investissement doit se faire au mieux dans le respect des agriculteurs présents sur ces terres.

6. La relation municipalité-banque

Il convient de ne pas mélanger les sujets locaux et internationaux. L’intérêt des contribuables en général et des Vitriots en particulier est de trouver des capacités d’emprunt aux meilleurs, c’est-à-dire, aux taux d’intérêts les plus faibles. C’est cette seule ligne que doit suivre une municipalité.

Par ailleurs, il convient également d’interroger des associations écologiques qui ferment les yeux sur certains investissements de banques car ces mêmes banques les finances. WWF donne son label au Crédit Agricole pour certaines de leurs actions, en retour le Crédit Agricole finance l’association mais il convient de savoir que le Crédit Agricole finance des plate-formes offshore de pétrole autour de l’arctique détruisant la faune locale. Cette connivence est nettement plus dérangeante que l’action d’une municipalité avec ces banques.

7. Sur le code du travail

Toute mesure vers plus de souplesse du droit du travail doit être encouragé.

8. Sur OIN Ardoine

L’OIN doit s’engager avec la Région Ile de France et la Métropole du Grand Paris, car ce projet dépasse la seule ville de Vitry.

L’évolution de l’industrie a fait disparaitre les activités polluantes de la zone d’activité du bord de seine à Vitry comme dans toutes les zones très proches de Paris.

Il faut remplacer ces activités par d’autres activités moins polluantes, dans cette zone aux portes de Paris qui sera desservie par le RER cadencé en métro et la nouvelle ligne 15 du métro Express.

Donc tous les arguments pour attirer des entreprises et rééquilibrer l’emploi à Vitry avec comme objectif de 1 emploi / 1 habitant. (Actuellement 0.64/1) alors que Créteil est à 1.46/1

Ce rééquilibrage au niveau de la ville s’inscrirait aussi dans le rééquilibrage entre l’Ouest et l’Est de la Région Parisienne.

Autre effet, la dépollution est moins contraignante pour une zone d’activité que pour une zone d’habitation.

Le dépôt pétrolier ne peut plus rester à cet emplacement, situer à la sortie d’une bouche de métro en site urbanisé.

On n’imagine pas un dépôt pétrolier sur la place de la concorde.

Autre projet la création d’un parc d’agrément autour de l’écluse et du pont suspendu.

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