ZAC Seine Gare : Pour un maintien de l’équilibre emploi-logement

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A l’occasion du conseil municipal du 9 octobre, notre groupe s’est exprimé au sujet de la modification du dossier de création de ZAC qui nous était présenté. Voici le contenu de notre intervention.

 

Sur la forme de la concertation, on note qu’en dehors de la réunion introductrice du 23 janvier et d’une réunion de quartier après la date de clôture de la concertation publique, il n’y a pas eu d’animation de cette concertation publique. Le cadre est posé par l’EPA ORSA, mais la municipalité aurait pu choisir d’aller plus loin. On le regrette et c’est d’ailleurs pour cela que La Fabrique a organisé deux ateliers de réflexion avec les habitants sur la ZAC pendant la concertation publique entre le 23 janvier et le 25 mai 2015. Il y a sûrement encore beaucoup à faire pour améliorer le lien entre la population, les « experts » (ou techniciens) et les élus ! La synthèse du bilan de la concertation le rapporte clairement : « Comme dans la première série de réunions, des doutes sont exprimés quant à l’efficacité et au rôle réel de la concertation pour la conception du projet même si par ailleurs elle est indispensable. »

Il est d’ailleurs surprenant que la note qui nous est présentée parle d’« adhésion globale de la population » (p7). On devrait être en mesure d’évaluer bien mieux que ce qui est fait, une adhésion de la population.

Trois points sur le fond doivent aussi être mentionnés :

  1. la diminution de moitié du programme d’activité

On divise par trois la surface des commerces (soit au moins 40 commerces potentiels en moins). Avec 15000 m2 de commerces, l’axe commerçant de PVC ne sera pas « déséquilibré », comme on peut le lire dans les documents fournis : c’est un choix politique qui est le vôtre et que nous n’assumons pas !

Cela met en évidence la prédominance fait au logement dont la surface ne bouge presque pas (on ne perd réellement que 15000 m2 soit environ 200 logements), par contre on perd 40 commerces de proximité donc des emplois, à l’instar de ce qui se prévoit sur la construction de bureaux et d’activité. On passe de plus de 40% d’activités à moins de 30 %. Avec le programme qui nous est ici présenté on souhaite construire 4100 logements pour 3800 emplois nouvellement créés : on est dans un rapport inférieur à 1 logement pour 1 emploi (quand Vitry n’est actuellement qu’à 0,73 emploi par logement). Or, un des enjeux de notre époque et de notre territoire est de rééquilibrer notre métropole. Si nous acceptons ce que l’état nous propose avec ce nouveau programme, nous acceptons que Vitry soit pour de nombreuses décennies une cité dortoir. Pour de multiples raisons (raccourcir les temps de trajets foyer/bureau, diminuer les GES, développer les emplois de proximité et le mieux vivre) nous disons qu’il faut se battre et convaincre l’état et donc l’epa orsa que nous ne sommes pas condamnés à rester une cité dortoir. La municipalité trouve souvent la force de marquer ses désaccords (quand les dotations de l’état sont fortement diminuées, quand le découpage du futur EPT ne convainc pas) : elle doit le faire fortement cette fois-ci pour gagner la bataille de l’emploi de proximité à Vitry et le rééquilibrage des pôles économiques sur la métropole

Bien sûr il ne suffit pas de prévoir des espaces de commerces de bureaux et d’activités pour les remplir. Cela nécessite un travail long et ardu, avec l’Etat, avec la Région et en convainquant aussi les entreprises : nous pensons que cela est possible !

  1.  Plus d’équipements diversifiés :

Il apparaît que contrairement aux principes mêmes d’une ZAC, les équipements nécessaires aux nouveaux habitants seront en partie à la charge de la commune avec un co-financement de 40%. Il est quand même surprenant que d’un côté on manifeste contre la diminution des dotations de l’Etat mais qu’on ne dit rien sur le fait que notre ville accepte de cofinancer des équipements qui pourtant devrait revenir à l’Etat. D’autre part sur l’équilibre de la ZAC : en réduisant le programme d’action (perte de près de 150000 m2 de construction, soit 1/3 de ce qui va être construit), on réduit les ressources fiscales, alors que le maintien des objectifs de construction de logements entraîne celui du besoin d’équipements.

Un dernier point sur les équipements : la liste est pour le moins non exhaustive : il n’est pas proposé de salles municipales alors que vous nous répétez qu’on en n’a pas assez pour les associations, pas de salle des fêtes alors que c’était une promesse de campagne de la liste incarnant l’exécutif actuel, un hall d’exposition, et pourquoi pas un commissariat, un bureau de poste, et l’on note 1 seule crèche supplémentaire pour 4000 logements (soit 10000 habitants)!!!

On devrait aussi penser à un autre franchissement sur la Seine pour les circulations douces par exemple à partir des piles encore existantes de l’ancienne passerelle.

  1. La question environnementale

Planter des arbres n’est pas remettre de la nature en ville. C’est bien mais ça ne suffit pas. Que propose-t-on en termes de projets de culture urbaine, de jardins partagés (en hors sol par exemple) ? Les espaces verts prévus sur la ZAC seront de 13% alors que pour l’ensemble de la ville ils sont actuellement équivalents à 25% de la surface totale.

Rehausser Allende représentera un coût très important, qui s’engage financièrement sur cette voie ? Le département s’est-il déjà exprimé sur le sujet alors que l’on connaît ses difficultés actuelles à boucler son budget ?

Il faut faire attention à ne pas surévaluer le nombre de places de parkings en surface. On doit avoir une vraie réflexion sur la place de la voiture d’ici à 20 ans, surtout en imaginant l’importance des déplacements en transports en commun avec la métroïsation du Rer C, l’arrivée TZEN 5 et ligne 15, mais aussi les engagements que prend la ville de Paris sur l’utilisation des voitures et ce que nous devrons bientôt faire, nous communes proches de Paris !

Nous exprimons aussi un point de vigilance sur les hauteurs d’immeubles : on peut densifier une zone sans pour autant faire des immeubles de plus de 10 étages.

Enfin nous émettons un avis positif sur le développement de la géothermie, tandis que d’autres énergies renouvelables mériteraient d’être plus mises en avant (solaire, éolien hydrolien), alors que notre territoire communale est doté de fortes capacités. Les normes de construction doivent déjà être fixées sur celle des bâtiments positifs. Si c’est inscrit dans le dossier il faut sûrement marquer une ambition plus forte du développement de la production d’énergie sur le territoire communal.

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